Méthode Vittoz 49

"Dans notre société rebutée par les risques,  nous avons peur d'être blessés, même par ceux que nous aimons. Mais si nous ne prenons pas le risque de nous faire blesser,  nos peaux seront lisses, nous serons intacts mais seuls,  réduits à des coquilles vides. Etre incarné, c'est être vulnérable;  être invulnérable, c'est être désincarné  et être désincarné , c'est n'être plus personne." Timothy RADCLIFFE La méthode vittoz est un moyen de vivre en assumant notre vulnérabilité, ce n'est pas dans l'air du temps. RR

Au fil de mes lectures, je découvre ce poème "Art of loosing "de  Elizabeth Bishop. La méthode Vittoz permet d'avancer un peu dans l'acceptation des pertes peu à peu. Commençons par...Des clés par exemple...Un entraînement nécessaire . L'art de perdre Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître,  tant de choses semblent si pleines d'envie  d'être perdues que leur perte n'est pas un désastre. Perds chaque jour quelque chose.  L'affolement de perdre. Tes clés, accepte-le, et l'heure gâchée qui suit. Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître. Puis entraîne-toi, va plus vite, il faut étendre  tes pertes: aux endroits, aux noms, au lieu où tu fis  le projet d'aller. Rien là qui soit un désastre. J'ai perdu la montre de ma mère. La dernière  ou l'avant-dernière de trois maisons aimées : partie ! Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître. J'ai perdu deux villes, de jolies vil...

  On y revient toujours à cette fameuse liberté! Elle découvre à l'âme l'espace du silence. Quitter la surface sonore et bruyante des choses, des situations et des êtres afin de plonger dans l'inhabituel silence de l'intériorité dans le but avoué d'y puiser quiétude, sérénité et joie. Rassembler, à partir de l'expérience du silence intérieur, ses forces pour affronter ensuite sa vie. Prendre appui sur l'inhabituel silence, qui est inhabituel car, sans doute, pourvu d'une étonnante densité. Mais si le comprendre est important, il faut encore ensuite l'apprendre, c'est-à-dire faire passer dans la pratique de la vie quotidienne et ordinaire, l'extraordinaire de l'intériorité. Ainsi, à partir de la compréhension de son âme, la personne humaine doit pouvoir vivre mieux en quelque sorte, mieux dans le sens d'un bonheur plus palpable, plus facile à atteindre, et d'une harmonie à goûter surtout.  « Le mystère d’une belle âme »  Marion LUC...

La méthode Vittoz est pertinente pour nous connecter au réel, c'est une exploration, une écoute, une ouverture afin de vivre profondément l'instant présent et nous avons bien plus que nos cinq sens. Une coordination psychophysique va se mettre en place et quand nous y avons goûté  nous ne voulons plus vivre que comme ça! Cet article détaille d'autres sens que les cinq sens bien connus dont nous prenons conscience dans le travail vittozien. Nous avons bien plus que cinq sens!  

  Dans toute vie, vient le temps de la maturité où le soleil décline pour bientôt se coucher, et où l’attention tournée vers l’extérieur doit laisser place à l’attention tournée vers l’intérieur. Il s’agit de se concentrer, au lieu de se décentrer. Il s’agit de se consacrer, dans toute sa complétude, à ce lent cheminement sans chemin balisé vers le château intérieur. Je crois qu’au moment de la mort, le fruit spirituel de l’être contenu dans le coeur de chair se détache, comme le silex de la falaise, pour être poli dans les eaux du Ciel. À nous devenir une seule chair et de descendre dans notre coeur, de notre vivant, pour fructifier et nous préparer à ce détachement. Qui ne chemine pas vers soi est en danger de se perdre ! Charlotte Jousseaume "J'ai marché sur l'écume du ciel"

La tempérance page 137 Tout semble faire obstacle à l'ascèse dans le monde actuel qui, dans sa frénésie de pouvoir, de profit et de plaisirs, voue les citoyens à la dispersion et à l'intem-pérance. Les distractions permanentes autant que les bruyantes activités sont facteurs de déséquilibre, là où la discipline vise le gouvernement de soi, la mise en ordre de sa vie. Tout paraissant conçu pour satisfaire les multiples envies de l'individu, on ne saurait lui demander le moindre effort. C'est comme si l'être humain était devenu à ce point dénué de volonté et d'intelligence, faible et affaissé, que désormais on ne pouvait que l'amuser et le réconforter, le soigner et le plaindre, le «coacher» et le « thérapiser». Comme si l'homme ne pouvait plus rien faire par lui-même, surtout pas se perfectionner. Page 143 : la tempérance. ….. Le silence fait partie de la tempérance, il montre une maîtrise personnelle, un retrait loin du « bruit que fait le moi» selon les...

P91/92 … Ce qui nuit de nos jours à la  vertu de prudence,  c'est l'obsession de vitesse et d'immédiateté. En tout, il faut se presser, réagir sur-le-champ, ce qui empêche de mûrir une idée, de mener à bonne fin un projet. L'attention manque cruellement parce que images et bruits sollicitent en permanence nos sens et notre cerveau. Il devient impossible de réfléchir, de raisonner, de prendre une décision claire. Pour développer son intelligence, pour acquérir la finesse et la profondeur que la prudence octroi il est impératif d'étudier, de lire, de comprendre. Il n'est pas de connaissance qui ne s'obtienne par le labeur, par une patiente réflexion. Il faut rappeler cette évidence aujourd'hui où, par Internet, tout semble mis à la portée de tous et à tout instant. C'est la ruine de la pensée personnelle et la négation du moindre effort. Une continuelle absorption d'images rend les contemporains à la fois incapables de penser et impropres à la cont...

Si la Méthode Vittoz s'impose de plus en plus, c'est à ses résultats sur le bien-être de ses patients qu'elle le doit. Ces pages de la psychologue Mrs Thorn (1871-1935), élève et collaboratrice directe et enthousiaste du docteur Vittoz pendant quatorze ans, nous font remonter à la source des géniales intuitions et découvertes de son maître. Ce dernier les a exposées dans son unique livre :   Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral   (15 e   édition, Téqui, 2023), mais il ne put achever un second ouvrage, destiné plus spécialement aux médecins. Dans ce   Manuscrit inachevé , Mrs Thorn, nous en dévoile certainement l'essentiel, illustrant l'esprit et la technique, et les confirmant par ses propres expériences. Ainsi, l'importance capitale, pour la conduite du traitement, de la prise manuelle des vibrations cérébrales du patient est démontrée tout au long de ces pages. Elles constituent pour les praticiens de la Méthode Vittoz un instr...

  D'où vient notre paix? De quoi se fait notre paix la plus intime ? De celle que les choses toutes seules font en nous. De celle que nous laissons aux choses à notre domicile. De celle que nous trouvons lorsque nous consentons à habiter nous-même au domicile des choses. Paix du vase, paix du livre, paix de la flamme, paix du paysage vu. Rien ne nous rend paisible que la pesanteur naturelle des choses en nous. C'est peine perdue que de chercher à nous imposer à nous-même la paix : les choses, posées là, ont grâce sédative. Frère François Cassingena-Trévedy,Albin Michel 2022 « Propos d'altitude »

  Au sujet du pseudo bonheur, ne nous perdons pas sur le marché des illusions. Je vous partage un e xtrait de ma lecture du moment. Jacqueline Kelen "le jardin des vertus"   janvier 2019 Or, si désormais seuls l'individu existentiel et sa vie psychique sont pris en compte, la morale, qui est d'essence supérieure, se trouve obligée de battre en retraite et de se cacher. On assiste depuis quelque temps à l'intrusion de la psychologie dans tous les domaines (l'école, l'entreprise, l'art, la religion...) et presque tous les contemporains lui font allégeance. Parce qu'elle est censée aider, accompagner, voire soulager des gens  « en difficulté » ou « en souffrance». Au fond, psychologie, psychanalyse et autres thérapies ne s'adressent qu'au moi - le moi qui souffre, se plaint, veut être reconnu, aimé, rassuré, etc. Dans ces diverses cures le patient se sait écouté et non jugé. Cette absence de jugement est très gratifiante pour lui, mais risque...

 

Humains bruyants et sûrs de nous, gonflés de certitudes, parés des lunettes déformantes de notre vision du monde, d'explications rassurantes, de grilles de lecture et de clés d'interprétation, nous avons un mot pour tout et un nom pour chaque chose, nous qui des choses souvent ne connaissons que le nom et qui pensons que cela épuise le sujet. Humains bavards, humains orgueilleux, tout bouffis de notre importance, il nous faudrait parfois rapetisser un peu, quitter la sécurité des dictionnaires, la certitude des classifications et le confort des phrases toutes faites. Le monde est vaste qui nous cerne. Vaste et multiple, magnifique et indifférent, ignorant de notre petit moi. Invraisemblablement prolifique. Invraisemblablement vivant. Anne Le Maître  «  Un si grand désir de silence »  Editions du Cerf

  Des temps plus anciens ont inventé la confession, l'examen de conscience ou la direction spirituelle. L'époque moderne a vu naître et fleurir les cabinets de psychothérapie, les lignes d'écoute et les groupes de parole, tous procédés qui visent à réinstaurer des lieux et des temps dans lesquels ce qui est à dire aura une chance d'être reçu. Et par la vertu de l'écoute, à rendre la parole agissante. Parce qu'elle est entendue, l'énonciation peut faire sens, peut faire événement dans la vie de celui qui parle. Je dis et je suis délivrée. Je dis, et quelque chose de neuf peut émerger. Je dis - et surtout je suis écoutée- et je m'extirpe des liens toxiques, des mécanismes pervers, des addictions qui m'aliénaient. Ces lieux d'énonciation sont pour notre époque une réponse aux clameurs mortifères et aux silences tout aussi assourdissants évoqués plus haut. Parce que trop souvent, par étourderie, égoïsme ou indifférence, on dénie à celui qui souffre j...