La tempérance page 137
Tout semble faire obstacle à l'ascèse dans le monde actuel qui, dans sa frénésie de pouvoir, de profit et de plaisirs, voue les citoyens à la dispersion et à l'intem-pérance. Les distractions permanentes autant que les bruyantes activités sont facteurs de déséquilibre, là où la discipline vise le gouvernement de soi, la mise en ordre de sa vie. Tout paraissant conçu pour satisfaire les multiples envies de l'individu, on ne saurait lui demander le moindre effort. C'est comme si l'être humain était devenu à ce point dénué de volonté et d'intelligence, faible et affaissé, que désormais on ne pouvait que l'amuser et le réconforter, le soigner et le plaindre, le «coacher» et le « thérapiser». Comme si l'homme ne pouvait plus rien faire par lui-même, surtout pas se perfectionner.
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Le silence fait partie de la tempérance, il montre une maîtrise personnelle, un retrait loin du « bruit que fait le moi» selon les mots de Maurice Zundel. Sans lui, aucune vie contemplative, aucune profondeur ne sont envisageables…
Un extrait de la conclusion.
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Plus largement, il convient de rappeler qu'il n'est pas de vie spirituelle qui ne s'appuie sur une conduite morale. Bien des abus et des impostures actuels viennent d'une telle dichotomie. La connaissance et la pratique des vertus constituent un rempart sûr face aux sirènes médiatiques qui ont tout loisir de diffuser leurs pseudo-conseils spirituels et autres recettes de bonheur dans des cerveaux vides et des cœurs niais.
Car il faut parler de l'intelligence de l'être humain, se soucier de la fortifier, de l'affiner. D'elle, étrangement, le «développement personnel» ne tient pas compte. Seuls, l'émotionnel et le corporel semblent dignes d'intérêt. Et ne parlons pas du souci de l'âme que Socrate voulait communiquer à ses contemporains.
Telle que la dispense l'éducation scolaire, la morale actuelle se borne à des termes vagues tels que la tolérance et le respect.
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