La méthode Vittoz et la dyslexie
La méthode Vittoz
et la dyslexie
Août 2015
La dyslexie a été repérée dès le
CP que j’ai redoublé. Les séances d’orthophonie ont suivi jusqu’à que je
comprenne le fonctionnement de mon cerveau, à savoir j’inverse les lettres
et je ne les reconnais pas. Je
compris qu’il me fallait savoir les règles de grammaire et les appliquer sans
tenir compte de ce qui me vient au premier abord. Cela me demande beaucoup de
concentration et le tempérament se joignant à cela un côté hyperactif s’est
développé. Par la suite j’ai redoublé la 6° puis j’ai fait un BEP
comptabilité/secrétariat, Bac STT et école d’infirmière.
En entrant dans une communauté religieuse, on
me propose de découvrir la méthode Vittoz.
Au début je ne le souhaitais pas, je ne voulais pas m’arrêter pour ne
pas avoir à me regarder en face, cela me faisait peur. Et puis j’ai accepté
d’essayer. La thérapeute me proposait des exercices en douceur, mais le terme
qui revenait le plus souvent était « ça m’agace » qui sous
entendait : ce que je sens, ce que ça réveil etc.… Mais peu à peu je me
familiarisais avec ces exercices qui finalement sont une découverte de ses 5
sens et de soi-même (Devenir conscient
en développant mes facultés sensorielles). Un jour, je me suis ouverte
et j’ai dit que j’étais dyslexique petite. La thérapeute connait la dyslexie, elle réalise alors les obstacles que je peux avoir et elle oriente
les exercices. Tout d’abord elle m’explique ce qu’est la dyslexie.
Par les exercices Vittoz, je
réalise les problèmes de manière concrète et j’observe donc :
Les difficultés : à
lire, à écrire, à comprendre certains textes, à l’orthographe, à garder la
station debout.
Les attitudes :
extérieurement Relâchement, tête tenue dans les mains, affalée sur ma chaise,
fatigabilité importante liée à l’activité de lecture et d’écriture,
endormissement pendant les cours, trouble de l’attention, difficulté et/ou trop
forte concentration provoquant une forte tension globale du corps.
Intérieurement agacement,
énervement, et envie de laisser tomber les efforts car ils ne servent à rien. Impatience, envies de faire autre
chose, de changer d’activité, de me lever, d’où une hyperactivité qui s’est
installée.
De plus il y a une tension tel,
qu’elle reste la nuit et provoque des terreurs nocturnes.
Répercussions : absence
de goût pour lire et écrire, résultats scolaires pas à la hauteur des efforts
fournis, difficultés d’apprentissage dans de nombreuses matières, estime de soi
diminuée. Peur dès qu’on me demande de faire quelque chose à l’oral ou l’écrit.
Par les exercices de la méthode
Vittoz j’ai peu à peu réalisé ses tensions en moi pour les apprivoiser et être compatissante envers
moi-même. À partir de là j’essaye d’accepter ce handicape et j’ai vu qu’il y
avait une possibilité d’améliorer le quotidien.
Tout d’abord il y a eu
des aides extérieures :
Un podologue m’a proposé des semelles adaptées aux dyslexiques qui
permettent un bon équilibre. Le résultat est surprenant car pour la première
fois de ma vie, je comprends lorsqu’on me dit de ne pas bouger, aujourd’hui je
peux le faire.
Un ophtalmologue m’a proposé des lunettes avec un prisme pour
rééquilibrer la vue et modifier l’état de tension, muscles oculo-moteurs et par
là même les informations proprioceptives oculaires. Le résultat est que je
m’endors moins en lisant, en cours et en travaillant, j’ai moins cette
sensation d’épuisement après un travail intellectuel. La lecture et
l’orthographe me semble moins contraignante et je vois mieux les fautes
d’orthographe !
Chaque jour dans la vie quotidienne
j’effectue les exercices de la méthode Vittoz pour que ces aides matérielles
soient utilisées au mieux. Ils visent à relaxer et adapter les bonnes positions
pour lire, écrire, marcher, position statique et dormir.... Puis il y a aussi tous les exercices par rapport au
stress. Lorsqu’une situation se présente et que je sens comme un vent de
panique en moi j’effectue le travail sur les émotions et les sentiments. Plus
je les regarde consciemment et je vois pourquoi ils sont là (les difficultés,
un mauvais souvenir, etc…) plus je les reçois et je les accepte librement alors
l’acte en question peut se faire plus posément comme lire devant des personnes,
recevoir un cours, travailler un devoir, lire et écrire… Bien des fois encore
je ne m’écoute pas et il est plus dur de retrouver la paix mais peu à peu cela
vient : « tout par Amour rien par force ».
Tout ce travail par la méthode
Vittoz m’a mené à prendre conscience que j’étais une personne pas seulement un
cancre de classe qui doit survivre coûte que coûte dans un monde compétitif.
Ainsi je suis une personne unique avec ce handicape de la dyslexie mais qui
avec la méthode Vittoz me permet d’écrire ces lignes consciemment, de manière
incarnée, de découvrir que je suis capable de quelque chose et que j’ai d’autres
capacités et dons.
Après bien des difficultés, des
haut et des bas, des joies et des larmes, cela me mène à dire que je suis une
merveille à l’image de Dieu en le découvrant toujours plus chaque jour par une
écoute continuelle.
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Cet article a été écrit par ma patiente sans corrections!
Je la remercie pour ce retour édifiant qui va pouvoir aider d'autres personnes.
Cet article a été écrit par ma patiente sans corrections!
Je la remercie pour ce retour édifiant qui va pouvoir aider d'autres personnes.
Rachel RICHARD
ANGERS
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Praticienne certifiée de l'association Roger Vittoz